• Bienvenue sur radio sisko fm.
  • Nous sommes heureux de vous avoir.
  • Voici ce qui se passe ⤵️

Pourquoi sommes-nous seuls dans l'univers ?

Publié le 24 octobre 2022 à 10:09

Radio France 

Et si la situation se dégradait trop ici-bas, pourrions-nous aller voir ailleurs ?

D’aucuns pensent que si la situation se dégradait trop ici-bas, nous – l’humanité - pourrions toujours aller nous faire voir ailleurs, sur quelque exoplanète accueillante. Est-ce bien raisonnable ? Il y a d’abord un sacré problème de transport. Les exoplanètes les plus proches étant à plusieurs années-lumière de nous, un voyage vers l’une d’entre elles prendrait des millions d’années… Il faudra donc aimer à la folie être confiné, se laisser traverser par des rayons cosmiques sans déclencher des cancers à une cadence d’essuie-glace, et surtout concevoir des enfants au bon rythme pour renouveler l’équipage tout en tenant compte du petit nombre de lits disponibles…

Et il y a un autre argument, qui ressemble lui aussi à un problème, que nous emprunterons à Edmund Husserl. Dans un texte de 1934 intitulé La Terre ne se meut pas, le philosophe allemand défendait l’idée que la Terre n’est pas pour nous une planète comme une autre : elle est le sol originaire et irremplaçable de notre ancrage corporel, de sorte que, pour nous, elle n’est pas en mouvement, et il est illusoire d’espérer nous émanciper de sa présence attractive et nourricière.

La Terre, notre "archi-foyer"

Nous serions en somme des Terriens avant que d’être des humains. Si bien que si nous campions très loin de la Terre au point de ne même plus l’apercevoir, nous perdrions certainement une part de notre équilibre psychique et notre humanité. Changer de planète, ce serait littéralement devenir autres. La Terre est bien la seule planète qui soit là où nous sommes, ce qui fait d’elle notre "archi-foyer", pour parler là encore comme Husserl : même si on lui découvrait des sœurs quasi-jumelles, la Terre n’en deviendrait pas pour autant quelconque pour nous.

Et puis n’y a-t-il pas un paradoxe dans l’argumentaire de ceux qui caressent l’espoir que nous pourrions collectivement déménager si la Terre devenait inhospitalière ? Leur credo est que nous sommes si souples existentiellement, si doués pour vivre dans des conditions très différentes de celles que nous connaissons ici-bas, que nous pourrions nous adapter aux situations les plus extrêmes existant possiblement sur une autre planète. Or – et c’est là que gît la contradiction - si nous n’étions déjà plus capables de nous adapter à notre planète dont l’état se serait dégradé, comment garantir que nous pourrions nous adapter aux conditions d’une planète différente de la nôtre ? Et, bien sûr, il y a une autre question : lors de notre éventuel voyage, pourrions-nous faire des rencontres ? En d’autres termes, sommes-nous ou non seuls dans l’univers ? (...)


«   »

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.