Eva Longoria critique les privilèges des réalisateurs masculins lors du Festival de Cannes

Publié le 24 mai 2023 à 18:07

Par Maxime Birken

Eva Longoria critique les privilèges des réalisateurs masculins lors du Festival de Cannes

Lors de la présentation de son premier film en tant que réalisatrice, "Flamin' Hot", l'actrice de "Desperate Housewives", Eva Longoria, a mis en avant les défis auxquels elle est confrontée en tant que femme d'origine hispanique dans l'industrie cinématographique.

Au Festival de Cannes pour la promotion de son premier film en tant que réalisatrice, Eva Longoria a tenu à s’exprimer sur le statut privilégié des hommes réalisateurs dans le circuit de production à Hollywood.

L’actrice de Desperate Housewives est derrière la caméra pour la première fois avec Flamin’ Hot, un long-métrage sur l’histoire vraie de Richard Montañez, un homme qui a bouleversé l’industrie agroalimentaire américaine en utilisant son héritage hispano-américain pour créer les « Flamin’ Hot Cheetos », des chips devenues très populaires outre-Atlantique.

Avec cette première expérience de réalisatrice, Eva Longoria a souhaité mettre en lumière le privilège des réalisateurs masculins par rapport à leurs homologues féminines, comme le rapporte Variety. Et selon l’actrice, les femmes n’ont pas le droit à l’erreur en cas de flop, contrairement aux hommes.

« Un homme blanc peut réaliser un film de 200 millions de dollars (de budget), échouer et en obtenir un autre. C’est le problème. Moi j’ai droit à un coup, une chance, en travaillant deux fois plus dur, deux fois plus vite, avec deux fois moins d’argent », a-t-elle violemment critiqué lors de sa conférence Kering Women in Motion.

« Mon film n’était en aucun cas à petit budget. Ce n’était pas 100 millions de dollars, mais ce n’était pas 2 millions de dollars non plus. À quand remonte le dernier film de studio réalisé par une femme d’origine hispanique ? C’était genre il y a 20 ans. On ne peut pas avoir un film tous les 20 ans », a-t-elle ajouté, estimant que l’industrie hollywoodienne « n’offre pas assez de chances de croquer dans la pomme » aux réalisatrices d’origine hispanique.

Pas le droit à l’erreur

Eva Longoria a d’ailleurs conscience du risque qu’elle prend avec son film, qui évoque la trajectoire singulière d’un Latino-Américain, qui, espère-t-elle, pourra servir d’exemple. Cette « histoire motivante et pleine d’espoir montre comment les entreprises américaines sous-estiment la communauté hispanique. La même chose peut être dite pour les studios hollywoodiens », observe également l’actrice de 48 ans, qui rappelle au passage que « 28 % des acheteurs de billets au box-office sont d’origine hispanique […] Votre film ne fonctionnera pas si vous n’avez pas le public latino ».

Pour Eva Longoria, le problème réside d’ailleurs dans un problème assez simple : « l’illusion est que Hollywood est progressiste », alors que « la réalité est que nous sommes encore loin derrière en matière de représentation égale » concernant la communauté hispanique devant les caméras.

Mais si Hollywood se montre encore frileux face aux femmes réalisatrices, de surcroît quand elles sont d’origine hispanique, le public, lui, a déjà répondu présent pour ce premier essai derrière la caméra d’Eva Longoria. Présenté en avant-première au SXSW Festival en mars, Flamin’ Hot a reçu le prix du public dans la catégorie « Têtes d’affiche » du festival.

Le film est attendu le 9 juin sur la plateforme Disney +.


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