par Mary Batshwok

On peut le dire, l’année 2022 est une année pleine de rebondissements dans la cryptosphère. Si certains ont gagné de l’argent, beaucoup se sont fait REKT. Ils ont perdu à cause de mauvais investissements, de scams, de faillites de CEX (exchanges centralisés) ou même tout ça à la fois. La catastrophe FTX qui suit de nombreuses autres est peut-être l’occasion de rappeler les bases pour ne plus « se faire REKT. »
On peut déjà commencer par un petit rappel sur l’origine du mot REKT.
Origine et signification de REKT
REKT (ou rekt) est dérivé du mot anglais « wrecked ». C’est un terme d’argot pour définir quelque chose ou quelqu’un qui est ruiné, saccagé, anéanti. L’origine pourrait être l’utilisation de ce mot par un utilisateur, Balrogboogie, sur un forum de World of Warcraft en 2012.
Utilisé dans le gaming à l’origine, REKT est parfaitement adapté au monde impitoyable du trading : tout trader se fera au moins une fois REKT dans sa carrière. Se faire REKT, c’est donc tout perdre de manière assez brutale, voire même très brutale. Mauvais trade (avec effets de levier catastrophiques), exit scam, faillite soudaine d’un exchange, de très nombreux particuliers ont perdu des sommes colossales cette année sur le marché des cryptos. L’été a été jalonné de catastrophes et le cauchemar a trouvé son apothéose avec la faillite de FTX, qui était encore il y a peu le deuxième exchange crypto après Binance.
On peut se faire REKT sans trader !
La promesse de gains facile dans les phases de bull market attire de nombreux investisseurs particuliers. S’initiant plus ou moins bien sur internet, ils se lancent dans l’aventure avec plein d’espoir (et parfois un peu trop de cupidité) et sont des proies faciles pour les escrocs. Par confort peut-être, ces nouveaux investisseurs laissent leurs fonds sur des exchanges ou les confient à des gens plus ou moins honnêtes.
Et c’est là que réside le vrai problème : le bitcoin (BTC) est né pourtant à l’occasion de la crise des subprimes, dont le point d’orgue a été la faillite de la banque Lehman Brothers et la découverte du gigantesque Ponzi de Bernard Madoff. Le bitcoin est né pour ne plus avoir besoin d’intermédiaire bancaire ou autre tiers dits « de confiance ». Le bitcoin est né pour que les citoyens puissent procéder à des transactions entre eux, des transactions Peer-to-peer.
« J’ai essayé de vous sauver. Vous m’avez craché au visage. Si vous ne possédez pas vos clés, vous ne possédez pas vos bitcoins. (…) »
« Pas vos clés, pas vos bitcoins »
Parfois on apprend dans la douleur. Dès lors que les bitcoins et les cryptos sont sur un échange centralisé, ils n’appartiennent pas à leur propriétaire qui n’ont pas les clés privées de leurs cryptomonnaies. C’est ainsi que si l’exchange ferme ses portes ou est piraté, les utilisateurs ne peuvent plus rien faire pour récupérer leurs fonds. En tout cas, ça prendra du temps et le résultat restera incertain. Il est donc indispensable d’avoir un hardware wallet comme Bitbox, Ledger ou Trezor (il en existe beaucoup d’autres par ailleurs). Quand on n’est pas un trader averti, il est plus raisonnable d’investir régulièrement (DCA) et de posséder ses clés privées. En tout état de cause de ne pas placer tout ses fonds sur un seul exchange.
Si les banques en difficulté obtiennent le soutien des États (avec les impôts des citoyens) la plupart du temps (Too big too fail, signifiant que si une grande banque venait à faire faillite, cela déstabiliserait tout le système et qu’il faut donc renflouer ses caisses), il n’en est pas de même avec les exchanges de cryptomonnaies. Il n’y a donc quasiment aucune garantie de remettre la main sur ses fonds en cas de faillite. Et aucun exchange n’est à l’abri comme le montre avec fracas la terrible histoire de FTX. Cela donnera encore du grain à moudre aux détracteurs du bitcoin et des cryptomonnaies et de nouvelles raisons aux législateurs pour renforcer les contrôles. Pourtant le problème n’est pas le bitcoin (BTC), le problème vient des tiers de confiance : mauvaise gestion, piratage, corruption et cupidité. Il est temps de gérer ses fonds soi-même, d’ailleurs c’est pour ça que le bitcoin est né
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