BlackRock prévoit une récession encore jamais vue pour 2023

Publié le 11 décembre 2022 à 13:05

par Maximilien Prué

Sources : Fortune, Capital

L'année 2023 annonce un changement de paradigme d'un point de vue économique, selon les prévisions des experts de BlackRock et de son vice-président Philipp Hildebrand. Selon eux, la conjoncture géopolitique incertaine mêlée à la hausse de l'inflation laisse présager le début d'une nouvelle ère économique à l'international.

BlackRock prévoit un sombre avenir

Philipp Hildebrand, le vice-président du géant BlackRock, entouré d'une équipe de cadres supérieurs de l'entreprise, a prévenu de l'arrivée d'une nouvelle ère économique et d'un changement de paradigme total.

« La Grande Modération, la période de quatre décennies d'activité et d'inflation largement stables, est derrière nous. Le nouveau régime de plus grande volatilité macroéconomique et de marché se met en place. Une récession est annoncée. »

La Grande Modération constitue la période allant des années 80 jusqu'à la crise financière de 2008, période durant laquelle la volatilité macroéconomique était à son plus bas et où l'ensemble des divers facteurs importants tels que le chômage, la croissance économique ou l'inflation, ont pu observer un niveau stable continu.

Aussi, comme le souligne Philipp Hildebrand, depuis 2008, ces facteurs macroéconomiques sont devenus imprévisibles et l'inflation ne peut plus être dissimulée. Divers événements, dont la guerre opposant la Russie à l'Ukraine, ne font par ailleurs qu'encourager la division à l'international.

Nous avons pu le vérifier avec l'éviction des banques russes du réseau international SWIFT, encourageant ainsi Moscou à se tourner vers ses homologues chinois, entre autres.

« Il s'agit, à notre avis, de l'environnement mondial le plus tendu depuis la Seconde Guerre mondiale. Nous voyons la coopération géopolitique et la mondialisation évoluer vers un monde fragmenté avec des blocs en concurrence. Cela se fait au détriment de l'efficacité économique. »

La croissance économique globalement freinée

Selon les prévisions de BlackRock, l'inflation sera forcément maintenue à un niveau supérieur à celui visé par les banques centrales en raison des 3 facteurs suivants :

  • Le vieillissement des populations, qui conjuguera le cumul d'une baisse de la main-d'œuvre disponible à une hausse des frais relatifs à la perte d'autonomie des personnes âgées ;
  • Les tensions géopolitiques, comme nous l'avons dit précédemment, qui ont déjà commencé à entrainer la rupture de chaines d'approvisionnements mondiales stables ;
  • Une transition vers les énergies propres qui entrainera de facto une hausse de l'inflation si elle ne se fait pas sur le long terme.

De plus, selon le géant de la gestion d'actifs, la Réserve fédérale des États-Unis (FED) ne pourra, cette fois, pas faire barrage à la hausse de l'inflation en réduisant simplement les taux d'intérêt comme elle a pu le faire jusqu'ici.

« Les banquiers centraux ne monteront pas à la rescousse lorsque la croissance ralentira dans ce nouveau régime, contrairement à ce que les investisseurs en sont venus à attendre. C'est pourquoi le vieux livre de jeu consistant à simplement "acheter le creux" ne s'applique pas dans ce régime. »

De surcroit, divers signes tels que le ralentissement du marché de l'immobilier (et de la hausse globale du prix des logements), la baisse de l'épargne des ménages ou encore une baisse des investissements chez les chefs d'entreprises, sont, selon les équipes de BlackRock, des signes précurseurs de l'effondrement économique à venir dès l'année prochaine.

Les banques de Wall Street ne sont pas plus confiantes : que ce soit Morgan Stanley, la Bank of America ou encore la Deutsche Bank, ces piliers de l'économie internationale prévoient une chute des actions américaines de l'ordre de 20 % pour courant 2023. Selon David Solomon, le PDG de Goldman Sachs, il n'y aurait que 35 % de chances que la récession soit évitée par l'économie américaine l'année prochaine.

Et en ce qui concerne la France, la récession est déjà là : selon les données disponibles, le PIB français devrait chuter non seulement pour ce dernier trimestre 2022, mais également pour le premier trimestre 2023. Selon les prévisions, le chômage devrait atteindre les 8 %, et les déficits publics ainsi que les dettes publiques devraient également exploser.


«   »

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.