Alameda Research empruntait l’argent des clients de FTX depuis 2019 selon Caroline Ellison

Publié le 26 décembre 2022 à 12:32

par Vincent Maire

Avec la publication des propos de Caroline Ellison lors de son audience du 19 décembre dernier, nous apprenons qu’Alameda Research empruntait l’argent des clients de FTX depuis la création de l’exchange.

 

FTX prêtait des sommes illimitées à Alameda Research

Alors que Caroline Ellison, l’ex-PDG d’Alameda Research a plaidé coupable dans l’affaire FTX, de nouvelles révélations viennent démontrer une fois de plus l’ampleur de la fraude qui a été commise. En effet, le journaliste Matthew Russell Lee, qui couvre les affaires du tribunal du district sud de New York, a publié le procès-verbal de l’audience de l’intéressée du 19 décembre dernier :

Dans ces révélations, nous apprenons que la gestion frauduleuse des liquidités des deux sociétés durait en fait depuis la création même de FTX :

« De 2019 à 2022, je savais qu’Alameda avait accès à une facilité d’emprunt sur FTX.com, l’exchange de cryptomonnaies géré par M. Bankman-Fried […]. Concrètement, cet arrangement a permis à Alameda d’accéder à une ligne de crédit illimitée sans être tenu de déposer des garanties, sans avoir de soldes négatifs et sans être soumis à des appels de marge sur les protocoles de liquidation de FTX.com. »

Le problème étant que les fonds prêtés par FTX n’étaient pas les fonds de la société, mais bel et bien l’argent des clients de la plateforme, comme l’a réaffirmé Caroline Ellison :

« J’ai compris que si les comptes FTX d’Alameda avaient des soldes négatifs importants dans une devise particulière, cela signifiait qu’Alameda empruntait des fonds que les clients de FTX avaient déposés sur l’exchange. »

Si aujourd’hui l’ex-PDG d’Allameda Research se dit « sincèrement désolée d’avoir fait cela », c’est un discours qui contraste avec l’assurance qu’elle affichait au tout début de la crise, lorsqu’elle niait les problèmes de sa société .

Tout cela montre que malgré les apparences, l’empire FTX n’était en réalité qu’une bombe à retardement qui ne pouvait qu’exploser à un moment ou un autre. Pendant ce temps, nous apprenions cette semaine que Sam Bankman-Fried avait été libéré sous caution pour 250 millions de dollars.


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