Par Lilian Aliaga

La phase de test du système d'interopérabilité pour les monnaies numériques de banques centrales (MNBC) de 12 semaines, menée par SWIFT, a été conclue avec succès. Elle ouvre l'opportunité d'une future phase bêta qui permettra de tester de nouvelles solutions et de nouveaux cas d'utilisations.
SWIFT avance sur les MNBC
SWIFT a conduit avec succès une expérimentation pour sa solution d’interopérabilité permettant les paiements transfrontaliers en utilisant des monnaies numériques de banques centrales (MNBC).
Le projet pilote a duré 12 semaines et a vu la participation de la banque centrale de France, d’Allemagne et de Singapour ainsi que de 15 banques commerciales. Les simulations se sont montrées concluantes et SWIFT envisage de passer à la phase beta des tests.
Parmi les banques ayant participé, nous retrouvons BNP Paribas, HSBC, Intesa Sanpaolo, NatWest, Royal Bank of Canada, SMBC, Société Générale, Standard Chartered and UBS.
Le principal problème avec les monnaies numériques de banques centrales est que celles-ci fonctionnent sur des technologies ou des blockchains différentes. Ainsi, l’interopérabilité est un enjeu crucial, tant pour les paiements transfrontaliers que pour les conversions entre les monnaies traditionnelles et les monnaies numériques.
Comme l’a expliqué Tom Zschach, CIO chez SWIFT, le géant du paiement interbancaire a un rôle majeur à jouer dans le développement des MNBC :
« Nos expériences ont montré le rôle essentiel que SWIFT peut jouer dans un écosystème financier où coexistent des monnaies numériques et traditionnelles. »
Les futurs travaux de SWIFT
Les contraintes technologiques sont importantes, puisque chaque MNBC dispose d’un système propre et il est primordial qu’elles y demeurent. Ainsi, SWIFT a axé ses recherches sur la construction d’un centre névralgique dans lequel les différentes entités hétérogènes pourront communiquer entre elles.
Plus précisément, les tests - qui se sont montrés concluants - ont été menés entre une MNBC sur le réseau blockchain Quorum (initialement développé par JP Morgan et racheté par ConsenSys) et une autre sur le réseau DLT Corda, développe par R3.
Par ailleurs, l’autre axe de simulation a consisté à faire communiquer un modèle de MNBC basé sur Corda et un autre basé sur un système de règlement brut en temps réel (RTGS) actuellement utilisés pour les paiements transfrontaliers. La monnaie exploitée pour les tests serait certainement l’euro.
Alors que la version bêta est en cours de développement, l’environnement de test évoluera sous plusieurs formes. D’abord, il inclura une nouvelle blockchain, Hyperledger Firefly, qui prend en charge les blockchains Quorum, Besu, Corda et sa propre solution, Fabric.
Ensuite, il inclura une variété de nouveaux cas d'utilisation, qui n’ont pas encore été communiqués. Parallèlement, en début de semaine, trois banques centrales - Israël, Norvège, Suède - et la BRI ont publié un rapport sur une autre solution de MNBC transfrontalière. Baptisé Icebreaker, ce projet concerne une éventuelle monnaie numérique de détail, et se présente comme un concurrent solide à SWIFT.
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