Le gouverneur de la Banque centrale d'Irlande dénonce les cryptomonnaies comme un schéma de Ponzi.

Publié le 10 mai 2023 à 11:11

Par Maximilien Prué

Source : Bloomberg

Le gouverneur de la Banque centrale d'Irlande dénonce les cryptomonnaies comme un schéma de Ponzi.

Le gouverneur de la Banque centrale d'Irlande, Gabriel Makhlouf, souhaite mieux réglementer le secteur des cryptomonnaies et a ainsi salué l'arrivée de la réglementation MiCA en 2025. Il a également souligné la différence entre les stablecoins et les autres cryptos - dont le Bitcoin (BTC) et l'Ether (ETH), qui selon lui, constituent des tickets de loterie voire des pyramides de Ponzi.

Les cryptomonnaies dans le viseur de l'Irlande

Gabriel Makhlouf, le gouverneur de la Banque centrale d'Irlande, a publié un communiqué visant à développer son approche du secteur des cryptomonnaies et à déterminer dans quelle mesure il était possible, selon lui, de l'encadrer pour mieux protéger les investisseurs.

S'appuyant sur le « crypto winter » de 2022, jonché d'événements extrêmement difficiles à digérer pour l'écosystème, mais également pour son image (particulièrement FTX et Terra), le gouverneur a mis en exergue les risques liés à ce marché, mentionnant « l'absence de protection des consommateurs, la publicité agressive et trompeuse, le risque de contagion, l'utilisation inappropriée des actifs des clients et la qualité insuffisante des réserves de certaines cryptomonnaies ».

Selon Gabriel Makhlouf, la population irlandaise n'est que relativement exposée aux cryptomonnaies, mais les risques induits seraient suffisants pour encourager un encadrement plus strict à échelle globale. Il a, à ce titre, salué l'arrivée de la réglementation MiCA, dont la mise en place sur le marché est attendue pour 2025. Il s'agira d'ailleurs de la première réglementation concernant les cryptomonnaies pensée à aussi grande échelle.

Établissant un parallèle avec le marché financier « classique », le gouverneur de la Banque centrale d'Irlande a déclaré qu'en raison de sa grande croissance, le marché des cryptomonnaies devait, lui aussi, être structuré de manière à préserver les fonds des clients des plateformes crypto.

Les stablecoins plus sûrs ?

Selon le communiqué, la Banque centrale d'Irlande ne serait pas fermée à l'innovation technologique, et y accorderait d'ailleurs même « une grande importance ». À ce titre, le gouverneur a qualifié les outils de la finance décentralisée (DeFi) tels que la blockchain et les smart contracts de « pas en avant », notamment dans la mesure où ces derniers permettaient de faciliter l'accès aux financements pour les petites et moyennes entreprises.

Gabriel Makhlouf a par ailleurs tenu a souligner la différence entre « cryptomonnaies adossées » et « cryptomonnaies non adossées », où adossé signifie « stablecoin garanti par une réserve au moins équivalente en monnaie fiat ». Selon lui, ces derniers sont plus sûrs lorsque des « contrôles appropriés » sont mis en place pour assurer les réserves en question.

Et à contrario, les cryptomonnaies « non garanties », c'est-à-dire celles qui ne sont pas des stablecoins (dont le Bitcoin (BTC) et l'Ether (ETH)), sont elles qualifiées de « ticket de loterie » et de « pyramide de Ponzi » à cause de leur volatilité :

« L'achat de tels produits peut s'apparenter à l'achat d'un billet de loterie : vous pouvez gagner, mais vous ne gagnerez probablement pas. Et les qualifier d'"investissement" est, il va sans dire, un abus de langage ; "système de Ponzi" serait plus juste. La Banque centrale reste préoccupée par le risque de préjudice pour les consommateurs et, en particulier, décourage la commercialisation des cryptomonnaies auprès du public. »

Les déclarations du gouverneur viennent directement faire écho aux inquiétudes prononcées par les différentes banques centrales autour du monde, notamment par la Banque centrale européenne, la Banque d'Angleterre ou encore par la Réserve fédérale des États-Unis (Fed).


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