Abîmes : le meilleur film d'horreur dans un sous-marin (le seul en fait)

Publié le 12 janvier 2023 à 12:16

par Geoffrey Fouillet

Avec Abîmes, David Twohy plonge dans le grand bain du film de sous-marin tout en naviguant dans les eaux du paranormal. Frissons garantis.

 

À la manière de John Carpenter, David Twohy s'est toujours efforcé de préserver son indépendance artistique en gardant ses distances avec le système des studios hollywoodiens. Après avoir signé dans les années 1990 Timescape, le passager du futur et The Arrival, deux films relativement confidentiels, il se fait remarquer avec Pitch Black, l'un des meilleurs héritiers du Alien de Ridley Scott, qui introduit le personnage de Riddick (Vin Diesel), antihéros génial rappelant Snake Plissken, l'emblématique hors-la-loi carpenterien.

Le succès surprise de ce premier volet – suivront ensuite Les Chroniques de Riddick et Riddick – le place dans le collimateur des frères Bob et Harvey Weinstein, qui règnent alors en maîtres sur la planète cinéma. Il se retrouve ainsi propulsé aux commandes d'Abîmes, remplaçant Darren Aronofsky, qui continue de participer au projet en tant que coscénariste, et sur le papier, les promesses d'un film de sous-marin mâtiné de surnaturel ont de quoi faire méchamment saliver.

Mais difficile de maintenir le cap avec les deux affreux producteurs sur son dos. Heureusement, malgré la pression et le naufrage spectaculaire du film au box-office, Twohy accouche d'un modèle unique en son genre.

EN ZONE FROIDE

Seconde Guerre mondiale et sous-marin ont souvent fait bon ménage sur grand écran, et les exemples ne manquent pas, à commencer par Le Bateau de Wolfgang Petersen qui tient lieu de maître étalon dans le domaine. Abîmes poursuit cette tradition en situant son intrigue en plein océan Atlantique, à bord de l'USS Tiger Shark, un sous-marin américain qui, face aux assauts de la flotte allemande, n'a d'autre choix que de s'enfoncer dans les profondeurs. Et on vous le donne en mille, ce que les personnages vont y trouver ne va pas (du tout) leur plaire.

La tension naît ainsi de l'ubiquité de la menace, qui rôde au-dessus et en dessous de la surface, et Twohy n'a pas besoin de déployer l'artillerie lourde afin d'instiller un sentiment de danger permanent. Il suffit d'une vue périscopique d'un bâtiment allemand, surgissant au loin telle une machine infernale, ou de flashs lumineux simulant l'explosion des grenades pour croire immédiatement à la présence malfaisante des assaillants. L'ennemi apparaît donc déjà de manière fantomatique, annonçant la nature du Mal qui va peu à peu persécuter les membres de l'équipage.


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