par Setra
Source : BBC
Stora Enso, qui exploite des forêts privées pour le papier, développe une batterie dont l’anode est fabriquée à partir des arbres.
Avec le passage aux voitures électriques, nos besoins en batteries explosent. De ce fait, des recherches sont en cours pour trouver de nouveaux moyens de produire des batteries avec des matériaux moins rares, ou de manière plus respectueuse de l’environnement. Dans un précédent article, nous relayions par exemple les travaux d’un groupe de chercheurs de l’Université de Bristol, au Royaume-Uni, qui ont créé une batterie sans lithium, en utilisant des algues.
La lignine est extraite du bois lors de la production de la fibre de cellulose. Au lieu de brûler ce sous-produit pour de l'énergie, on pourrait l'utiliser pour fabriquer des batteries. © Stora Enso
Quant à la société finlandaise Stora Enso, celle-ci veut proposer un nouveau type de batterie, sur lesquelles les anodes en graphite sont remplacées par un matériau à base de bois. Si cette société s’intéresse au bois, c’est parce qu’il s’agit de l’un des plus grands propriétaires forestiers privés au monde. Ces forêts sont exploitées pour le bois, mais plus tard, elles pourraient également fournir un matériau pour les batteries de voitures électriques.
Remplacer le graphite
Comme le rapporte la BBC, Stora Enso a recruté des ingénieurs afin de se pencher sur l’utilisation de la lignine, un polymère qu’on trouve dans les arbres, à la place du graphite. Ce matériau créé à partir de la lignine a été appelé “lignode”. “L’un des défis des batteries lithium-ion d’aujourd’hui est l’utilisation du graphite. Le graphite est un carbone fossile qui est extrait ou fabriqué à partir d’autres matériaux fossiles. L’extraction par voie minière se fait souvent aussi dans des conditions moins que satisfaisantes, avec des conséquences sociales et environnementales”, lit-on sur le site de présentation de ce projet.
Outre l’exploitation minière, on peut également pointer du doigt la chaleur et donc l’énergie nécessaire pour fabriquer les anodes en graphites. Selon l’article de la BBC, la fabrication du graphite synthétique requiert une chaleur de 3 000 °C pendant de semaines. La transformation de la lignine requiert une température nettement moins élevée. De plus, la lignine est un sous-produit issu de la fabrication du papier. Et en ce qui concerne Stora Enso, celui-ci affirme que son bois provient de sources durables à 100 %. Celui-ci s’est associé avec l’entreprise Northvolt en envisagerait de débuter la production de batteries en 2025.
Le lignode pourrait aussi aider à développer des batteries qui se rechargent plus vite. Mais si la solution est prometteuse, elle doit encore faire ses preuves. Et pour le moment, l’anode à base de lignine ne fait pas l’unanimité. Wyatt Tenhaeff, un chercheur à l’université de Rochester dans l’État de New York (USA), travaille aussi sur des anodes à base de lignine dans des conditions de laboratoire. Mais, cité par la BBC, celui-ci se montre pour le moment sceptique : “Je ne pense tout simplement pas que ce sera un changement assez important en termes de coût ou de performances pour remplacer le graphite enraciné.”
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