Par Danièle Guinot

La justice a par ailleurs ordonné la confiscation de plus de cinq millions d'euros, qui avaient déjà été saisis au cours de l'enquête. ARNAUD FINISTRE / AFP
Ils ont été condamnés pour avoir offert des cadeaux à des pharmaciens, en contrepartie de l'abandon de remises commerciales...
La justice a condamné vendredi les laboratoires Urgo à une amende de 1,125 million d'euros, dont 625.000 avec sursis. L'ETI française, connue pour ses marques de pansements, de soins et ses compléments alimentaires (Urgo, Juvamine, Mercurochrome…) est accusée d'avoir offert des cadeaux à des pharmaciens en contrepartie de l'abandon de remises commerciales. Ce qui est contraire au dispositif « anti-cadeaux » en vigueur depuis 1993 dans le secteur de la distribution de produits médicaux. La justice a par ailleurs ordonné la confiscation de plus de 5 millions d'euros, qui avaient déjà été saisis au cours de l'enquête, a précisé le procureur de la République à Dijon Olivier Caracotch.
L'enquête préliminaire de la DGCCRF, commencée en juin 2021, a révélé « une pratique commerciale irrégulière employée entre 2015 et 2021 » au sein de l'activité Healthcare des laboratoires Urgo, basés à Dijon. Au total, pendant cette période, « plus de 55 millions d'euros » de cadeaux (objets de valeur ou de loisirs) ont été octroyés à des pharmaciens d'officine sur l'ensemble du territoire national. Selon le parquet, ce système a « permis aux laboratoires de fidéliser une clientèle avec des marges commerciales plus conséquentes, et aux professionnels de santé d'obtenir des avantages personnels ».
Urgo a admis l'existence de ce système et a « pris les dispositions nécessaires pour y mettre définitivement fin au cours de l'enquête », selon le parquet. La DGCCRF a rappelé vendredi que le dispositif « anti-cadeaux » est « tout d'abord un impératif d'ordre sanitaire, car seules des considérations de santé publique doivent guider les actes de prescription et de délivrance des produits de santé ».
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