par Tristan Carballeda

Le micro français du rover Perseverance vient de capter le son d’une tempête de poussière sur Mars. Une grande première.
Quelques mois après l’arrivée de Perseverance sur Mars, les premiers enregistrements du vent martien nous étaient parvenus. Un sifflement finalement assez proche de celui de la Terre. Il y a quelques semaines, la NASA a publié le son d’une chute d’astéroïdes et leur explosion dans la mince atmosphère.
Aujourd’hui, le micro de Supercam a réussi à entendre le premier tourbillon de poussière martienne. Une grande première pour la communauté scientifique qui remercie le CNES et l’école toulousaine ISAE-SUPAERO, à l’origine de ce micro. Les équipes de la mission Mars 2020 ont obtenu à la fois le son de ce tourbillon, mais aussi l’image correspondante.
Le son et l’image, en même temps
Les deux données ont été rassemblées dans une seule vidéo. Il est possible d’y voir (et entendre) un tourbillon de poussière de 118 mètres de haut. La découverte, publiée dans la revue Nature Communications ce 13 décembre, tente d’expliquer la présence de ce phénomène.
Les tourbillons de poussière sont assez courants sur Mars. L’observer était un des objectifs de Perseverance, mais le JPL (laboratoire de la NASA en charge du Rover) explique qu’il n’y avait qu’une chance sur 200 pour que l’enregistrement du micro capte le son de ce tourbillon.
Lors du passage de ce dernier sur le rover Perseverance, la NASA a eu la chance d’avoir tous ses appareils allumés. Ces données ont permis de modéliser l’évènement. Le tourbillon mesurait 25 mètres de large pour 118 de haut. Il se déplaçait à la vitesse de 19 km/h.
Des données essentielles pour aller sur Mars
Martin Gillier, doctorant à l’ISAE-SUPAERO, voit dans ces données une vraie mine d’or. Rien que la bande sonore permet d’en apprendre beaucoup sur les conditions climatiques sur Mars. Naomi Murdoch, auteur principal de l’étude, assure elle que cette découverte démontre aux plus septiques l’intérêt majeur des microphones dans une mission comme Perseverance.
Le rover se doit d’avoir des yeux, mais aussi des oreilles, pour comprendre le fonctionnement d’un monde encore inconnu. Dans les prochains mois, les équipes du CNES et d’ISAE-SUPAERO espèrent que Perseverance croisera à nouveau la route d’un tourbillon de poussière.
Une deuxième rencontre avec un évènement de la sorte permettrait de faire une étude comparative et d’en apprendre beaucoup sur les conditions météorologiques à la surface de la planète rouge. Des données cruciales pour la NASA dans l’optique d’envoyer des Hommes sur notre voisine.
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