Par : Sahby Mehalla
En quelques mois seulement, le métavers a évolué considérablement, boosté en grande partie par des acteurs d’envergure, tels que Microsoft, Apple ou Meta. Aujourd’hui, le Web 3.0 compte plus de 300 millions d’utilisateurs dans le monde, offrant déjà aux marques un vaste marché aux multiples opportunités. À l’occasion de la nouvelle année, une enquête mondiale a été réalisée portant sur le métavers et donne aux entreprises un aperçu du potentiel international à exploiter pour leurs stratégies de développement en 2023…
Des marchés du Sud plus en avance dans l’adoption du 3.0
Avec 43 % de la population située dans les marchés du Nord (Europe et États-Unis) affirmant s’être déjà rendus au moins une fois sur le métavers, les marchés du Sud (Afrique et Amérique Latine) semblent en avance dans l’adoption du Web3, avec une moyenne atteignant 60 %. Côté Nord, ce sont les États-Unis et le Royaume-Uni (49 %) qui tirent la moyenne vers le haut. Côté Sud, le Brésil (68 %) et le Mexique (66 %) se détachent.
Au cœur de cette communauté mondiale pourtant en pleine expansion, le développement du métavers reste plus timide en France et en Europe. L’enquête réalisée par MARCO révèle que l’Hexagone se positionne dernier de son classement européen en matière d’expérimentation du Web 3.0, avec 37 % de sa population s’étant déjà rendu sur lemétavers, à égalité avec le Portugal. Le trio de tête est formé par le Royaume-Uni (49 %), suivi de l’Espagne (46 %), puis de l’Italie et l’Allemagne (42 %).
Une utilisation qui fait place à la consommation
En France, l’utilisation de ces mondes virtuels se fait majoritairement avec un objectif de divertissement : les jeux vidéo arrivent en tête, pour 51 % des utilisateurs français, suivis des concerts (32 %), puis des expositions artistiques (28 %). Pourtant, l’enquête révèle
également que plus d’un utilisateur français sur quatre (27 %) a également eu recours au métavers pour faire du shopping. Au niveau européen, cette utilisation est même ledeuxième usage des utilisateurs (26 %), derrière les jeux vidéos (46 %) et devant les concerts (18 %).
Le shopping est également à 38 % le deuxième usage le plus populaire aux États-Unis. Et si un utilisateur sur cinq en Amérique latine a recours au métavers pour faire du shopping (21 %), cela représente plus d’un tiers des utilisateurs en Afrique (34 %).Certaines différences d’utilisation sont également observées entre les marchés du Nord et du Sud. La visée éducative est notamment bien plus présente au Sud, particulièrement en Afrique où elle se classe deuxième usage des utilisateurs à 40 % (derrière les jeux vidéo à 50 % et devant le shopping à 34 %).
Une nouvelle économie au potentiel encore en développement
Le shopping est ainsi l’un des usages les plus fréquents parmi les utilisateurs du métavers, représentant au Sud comme Nord plus d’un quart d’entre eux (28 %). Le potentiel commercial du 3.0 se développe et, selon Bloomberg Intelligence, ces mondes virtuels constituent un marché projeté à 800 milliards de dollars en 2024. La nouvelle économie du métavers est une opportunité pour les marques et, bien qu’encore dans une phase de test & learn, de nombreux acteurs du retail y investissent, tels que Gucci, Amazon, Disney ou Tinder.
« Les métavers modifient la façon dont nous interagissons. Les frontières du réel, qu’elles soient physiques ou géographiques, sont abolies mais en parallèle, la valeur des choses reste bien concrète. En somme, les métavers sont des univers collectifs où le consommateur existe dans une réalité virtuelle. Cela ouvre de toutes nouvelles perspectives pour les marques », déclare Paul Baeyaert, Responsable MARCO des marchés Europe & Maghreb. « L’expérience immersive de ces mondes est en passe de devenir une dimension clé pour le marketing et la publicité et, bien qu’en phase de découverte, ce nouveau support de communication a déjà pris une large ampleur. Tout comme le digital il y a 15 ans, les métavers représentent un véritable potentiel économique qui doit intéresser les marques dès aujourd’hui si elles souhaitent pouvoir anticiper le changement. »
Ces nouvelles formes de commerce 100 % virtuelles ont également vu l’apparition de monnaies adaptées, sous forme de cryptomonnaie. Ici encore, les marchés du Nord semblent encore loin d’avoir atteint leur plein potentiel : selon l’enquête, seulement 24 % des répondants affirment avoir déjà investi dans les cryptomonnaies. Un pourcentage qui tombe à 19 % en France, soit le second marché du Nord le plus faible, derrière l’Italie (16 %). Au Sud, les répondants sont près d’un sur deux (45 %) à avoir déjà investi dans les cryptomonnaies (49 % en Afrique et 39 % en Amérique Latine).
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